Le Carême

Publié le par servantsautel3clochers

Le Carême

 

 

Le Carême est un terme simplifié pour dire « quadragesima dies », qui signifie : le quarantième jour (sous-entendu avant Pâques).
C’est un temps de préparation à la célébration annuelle du mystère pascal.
Cette période est marquée par le jeûne et l’appel à la conversion ; elle dure quarante jours.

 

 

Dans l’Ecriture :


Moïse s’était préparé à rencontrer Yahvé (Exode XXIV, 18) : « Moïse entra au milieu de la nuée et gravit la montagne. Moïse fut sur la montagne quarante jours et quarante nuits ».
Elie fit de même (1 Rois XIX, 8) : « Il marcha quarante jours et quarante nuits jusqu’à la montagne de Dieu, l’Horeb ».
Dans le Nouveau Testament, Jésus lui-même agit de la sorte (Matthieu IV, 1-2) : « Alors Jésus fut emmené au désert par l’Esprit, pour être tenté par le diable. Et, après avoir jeûné quarante jours et quarante nuits, finalement il eut faim. »
Chacune de ces retraites a lieu avant un moment décisif, où il y a une rencontre importante avec Dieu.

 

 

Le jeûne :


Le jeûne consiste à se priver partiellement ou totalement de nourriture.
En faisant cette expérience, nous prenons conscience de notre dépendance par rapport à Dieu qui est l’auteur de tout ce dont nous bénéficions.
Jeûner, c’est se rappeler que tout vient de Dieu.
Cela n’a pas de sens très profond de se priver de quelque chose, que pour la forme.
Le jeûne n’est pas un but ; c’est outil à notre disposition sur le chemin de la sainteté.


Dans le Psaume 50, nous pouvons lire :
« Le sacrifice qui plaît à Dieu, c'est un esprit brisé ; Tu ne repousses pas, ô mon Dieu, un coeur brisé et broyé. »


Cela nous renvoie à notre nature humaine ; qu’est-ce qu’un être humain ?
C’est une créature de Dieu, donc un corps.
Ce corps est gouverné par un esprit.
Le jeûne ne se limite pas à la privation de nourriture.
Le jeûne peut se vivre dans les différents domaines de ma vie : au sein de ma famille, de mon travail, de mes loisirs.
Ce sont tous les aspects de ma vie qui sont appelés à se tourner vers le Christ, pour cheminer plus entièrement sur le chemin de la sainteté.
Il est donc conseillé de prendre une résolution (raisonnable, réalisable !!!) dans ces domaines qui composent mon quotidien.

 

Cela peut prendre plusieurs formes : moins de temps passé en jeux vidéo et internet, une plus grande disponibilité aux tâches familiales, un sérieux plus important apporté à l’exécution des devoirs scolaires… etc
L’Eglise nous propose donc de vivre concrètement l’expérience de notre corps avec ses limites.
Ainsi, nous retrouvons notre juste place dans la création : créé par Dieu, je me tourne vers Lui qui est la Vie.
Je peux alors vivre ma vie en occupant la place qui me revient ; cela n’est possible qu’en réglant ma boussole sur le seul Nord qui vaille : le Christ.


Ecoutons-Le nous parler du jeûne :
« Quand vous jeûnez, ne vous donnez pas un air sombre, comme font les hypocrites : ils prennent une mine défaite pour que les hommes voient bien qu'ils jeûnent. En vérité, je vous le dis : ils tiennent déjà leur récompense. Pour toi, quand tu jeûnes, parfume ta tête et lave ton visage, pour que ton jeûne soit connu, non des hommes, mais de ton Père qui est là, dans le secret ; et ton Père, qui voit dans le secret, te le rendra. » (Matthieu 6, 16-18)

Restons donc joyeux !!!

 

 

La conversion :


Se convertir signifie « se tourner vers ».
Défini comme un temps de conversion, le carême nous invite à ne pas perdre le Nord, et plus précisément à le retrouver !


Tout comme un être humain est formé de son corps et de son esprit, alors la préparation à Pâques se déroule autant dans notre corps, que dans notre esprit.
Pour que les privations vécues dans notre corps aient un sens, il faut qu’elles soient offertes à notre Seigneur.
Comme Lui, nous faisons l’expérience du désert.
Le désert est un lieu de solitude, un lieu extrême.
Comme le peuple hébreu durant quarante ans, nous cheminons quarante jours vers la Terre promise.
Chaque matin, les Hébreux recevaient la manne, de la part de Dieu.
Nous aussi, nous devons nous mettre en présence de Dieu quotidiennement, pour recevoir la nourriture qui nous rend forts, qui nous permet de vivre.
Cette nourriture se trouve dans l’Evangile, parole de Vie.
Si je ne prends pas le temps de nourrir ma vie spirituelle, alors elle meurt ; mes actes de chrétiens deviennent creux et ce vernis ne tardera pas à voler en éclat car il reposera sur rien.
Les privations, les efforts choisis ne sont donc pas des buts à atteindre, mais ce sont bien des moyens pour retourner plus entièrement vers le Christ : je me sépare du superflu pour laisser plus de place à l’essentiel.

 

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Dans la liturgie des célébrations de l’Eglise 

 

 

La couleur liturgique est le violet.
Lors du quatrième dimanche, appelé dimanche de Laetare (Réjouissez-vous), la couleur liturgique est le rose.


Le carême commence avec le mercredi des cendres.
Il est d’usage de brûler les cendres des rameaux de buis de l’année précédente et d’en récupérer les cendres.
Ce sont ces cendres que le prêtre impose sur notre front en disant : « Souviens-toi que tu es poussière et que tu retourneras à la poussière. »

 

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Même si durant le reste de l’année, la pratique du chemin de croix est possible, le carême reste un moment privilégié pour prier en se souvenant des souffrances pars lesquelles Jésus est passé pour nous sauver.
Cela se fait tous les vendredis après-midi et plus particulièrement le dernier vendredi de carême, le vendredi saint.
A noter, que dans plusieurs pays, le vendredi saint est un jour partiellement ou totalement chômé.


Durant la Messe dominicale, en temps de carême, on ne chante pas le Gloria (Gloire à Dieu) et on n’utilise pas le terme « Alléluia ».
Pour marquer davantage le dépouillement, on peut également ne pas fleurir l’église et le chant peut ne pas être accompagné par les instruments de musique.
Ces deux dernières pratiques sont particulièrement suivies dans les communautés religieuses ; au sein des paroisses, les instruments restent un soutien quelques fois nécessaire pour le chant de l’assemblée.


De toute façon, comme avant chaque Messe, il convient de demander au célébrant s’il y a une attention particulière à prendre en compte pour le bon déroulement de l’office.

 

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Dans ce temps de conversion qu’est le carême, l’Eglise nous invite à faire l’expérience de l’Amour inépuisable de Dieu pour les hommes. C’est l’occasion de bénéficier du sacrement de la confession, appelé aussi sacrement réconciliation.
A l’occasion de sacrement, le prêtre propose de prier l’acte de contrition ; on peut aussi le prier seul après avoir fait sont examen de conscience :


Acte de contrition :


Mon Dieu, j'ai un très grand regret de Vous avoir offensé parce que Vous êtes infiniment bon, infiniment aimable, et que le péché Vous déplaît. Je prends la ferme résolution, avec le secours de votre Sainte Grâce de ne plus Vous offenser et de faire pénitence.

 

Croix patée

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